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Site de l’Association Amicale Santé Navale et d’Outre Mer (ASNOM)

ACCELERATION DE L’EPIDEMIE DE CHIKUNGUNYA A LA REUNION
Article mis en ligne le 27 février 2025
dernière modification le 5 mars 2025

En 2005-2006, après une apparition en 2004 aux Comores, une épidémie extrêmement virulente de Chikungunya avait frappé l’Ile de la Réunion touchant près de 240 000 personnes et faisant un peu plus de 200 morts officiellement recensés. Cette épidémie dont le vecteur était Aedes aegypti, avait alors entraîné une réduction d’un point de la croissance économique, touchant en particulier le secteur touristique, et des dépenses supplémentaires de protection individuelle à hauteur de 25,7 millions d’euros.

Le département est à nouveau touché depuis le 23 août 2024. Face à une augmentation et une dispersion des cas, le niveau 3 du plan ORSEC « Arboviroses » (épidémie de faible intensité) a été déclenché en janvier 2025. On assiste actuellement à une forte intensification de cette épidémie qui sévit surtout à l’Ouest et au Sud de l’ile puisque 1631 cas ont été signalés depuis le début 2025 (avec 13 hospitalisations de plus de 24 heures, dont 695 nouveaux cas pour la semaine de 10 au 15 février. Son vecteur principal est Aedes albopictus.

La période actuelle (été austral) est très favorable au développement de l’épidémie et, selon les autorités sanitaires, le passage à une situation épidémique (après une phase pré-épidémique) avec propagation des cas à l’ensemble de l’ile est attendu dans les prochaines semaines.
Face à cette situation, l’ARS met en place des mesures de prévention en s’appuyant sur 140 agents qui interviennent quotidiennement sur le terrain pour des interventions de démoustication : près de 450 visites de maisons sont actuellement réalisées par jour.

Parallèlement, on sait qu’un vaccin est disponible depuis fin novembre 2024 en France (et donc à La Réunion) après le feu vert accordé cinq mois plus tôt par la Commission européenne pour les personnes de 18 ans et plus. Ce vaccin est produit par le laboratoire franco-autrichien Valneva sous le nom Ixchiq : administré en une seule dose, il offre une protection de trois ans ; il coûte 150 euros mais n’est pas remboursable ce qui a incité l’ARS à initier une procédure en faveur d’un remboursement par l’Assurance maladie. Effet d’aubaine, il se vend actuellement 250 € dans les officines réunionnaises en attendant son éventuel remboursement : c’est dire qu’il n’est pas accessible à tous !

Le moustique tigre, vecteur du virus du chikungunya.© Soumyabrata Roy.