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Site de l’Association Amicale Santé Navale et d’Outre Mer (ASNOM)

BIOGRAPHIE DE CONSIROLES
Article mis en ligne le 2 septembre 2024
dernière modification le 14 septembre 2024

Barthélémy Consiroles : vocation contrariée !

Barthélémy Consiroles

Barthélemy, Séverin, Jean-Pierre, Joseph Consiroles est né le 5 août 1885 à Horsarrieu, dans les Landes, fils de Jean Pierre Consiroles, grand propriétaire terrien et négociant en grains, maire d’Horsarrieu, et de Marguerite Delest. Il obtient son baccalauréat de lettres-philosophie à Dax. Fait rare en 1900, il obtient le permis pour conduite des véhicules autos.
Suivant les cours de Physique, Chimie et Biologie (PCB) à la faculté mixte des sciences et des lettres du Cours Pasteur à Bordeaux pour s’engager dans des études de médecine, il fait ainsi la rencontre de Navalais et rêve alors de faire carrière comme médecin de la marine. Malgré les réticences matriarcales, il est admis en 1904 à l’École annexe de médecine navale de Rochefort et est reçu au concours d’entrée de Santé navale le 20 octobre 1905 (matricule 900). Il signe en octobre 1905 un engagement de 10 ans au titre colonial.

Le 18 janvier 1909, il soutient sa thèse sur : Les voies d’accès latérales du larynx postérieur, du sinus piriforme, du larynx inférieur et de l’entrée de l’œsophage.

Nommé médecin de 3e classe, il part à Toulon suivre la formation complémentaire de l’école d’application. À l’issue, promu médecin de 2e classe, il est affecté à l’ambulance de Lorient où il se fait remarquer pour ses compétences chirurgicales. Désigné pour une campagne outre-mer, il embarque pour Nossi-Bé le 25 novembre 1910 à bord d’un paquebot des Messageries Maritimes, le Jurien de la Gravière, pour prendre les fonctions de médecin-major de l’aviso-transport Vaucluse en mission hydrographique le 16 décembre 1910.

L’Aviso Vaucluse en mission hydrographque dans le Pacifique

Le 30 décembre 1910, il reçoit un télégramme de sa mère : « Rentre immédiatement, père mourant » (son père ne décédera 16 ans plus tard en 1926 !). Consiroles présente alors sa démission le 2 janvier 1911. Elle sera acceptée le 11 février et il sera débarqué à Durban avec rapatriement à ses frais sur un brick anglais. Il est rayé des contrôles de la Marine le 24 mars 1911 après avoir accompli 1 an 7 mois et 18 jours en service à terre et 4 mois et 7 jours en service à la mer.

Son temps d’engagement courant toujours, il est rappelé en 1912 pour servir comme médecin auxiliaire dans un régiment d’infanterie à Bordeaux, jusqu’en 1913. Mobilisé dès le début des hostilités, il est réintégré dans un régiment d’infanterie comme médecin major en novembre 1914 et sera engagé à Verdun et en Extrême Orient. Il demande trois fois sa réintégration dans la Marine.
Rendu à la vie civile, il ouvre un cabinet ORL à Dax, pour ne pas rentrer à Horsarrieu. En 1928, il contracte la diphtérie qui le laisse paralysé et aphasique. Il mit longtemps à s’en remettre.

Il se marie en 1931 avec Yvonne Cazales. Le couple s’installe à Horsarrieu en 1935 et Barthélemy Consiroles installe un petit cabinet d’ORL à son domicile. Sa mère décède en 1941 et c’est Yvonne qui assure la gestion du patrimoine familial. Consiroles partage son temps libre entre des activités littéraires, la charge de maire d’Hosarrieu de 1936 à 1944 et la contemplation de la mer à Biarritz et Saint-Jean-de-Luz.

Durant la seconde Guerre mondiale, il est mobilisé quelques jours à Tarbes en juin 1940. Il cesse toutes ses activités médicales en 1956, consacrant alors de longs moments à des promenades contemplatives de la mer sur la côte des Landes et à Saint-Jean-de-Luz où il décède le 2 octobre 1968, à l’âge de 83 ans, d’une crise cardiaque, sans héritier.
De son rêve brisé, il gardera toute sa vie une fascination pour la Marine et un souvenir fort de son passage à l’École de Santé Navale, il saura communiquer ce rêve et cette fidélité à son épouse.

En octobre 1974, Yvonne Consiroles prend contact avec l’ASNOM par l’intermédiaire de Philippe Marsan (promotion 1975), et adresse régulièrement des dons importants (100.000 F, le 6 novembre 1978) pour récompenser les meilleurs élèves de la promotion sortante. Les présidents de la section bordelaise de l’ASNOM, Pierre Mathias (promotion 1929) puis René Merland (promotion 1937), mettent alors en place une tradition de répartition de ces dons pour les élèves. À son décès en 1979, Madame Consiroles laisse la moitié de son importante fortune aux anciens de Santé Navale.

Madame Yvonne Consiroles

L’association prend alors l’engagement de rappeler chaque année la mémoire de notre grand ancien et de respecter la volonté de Madame Consiroles d’attribuer trois prix aux élèves :
• Un prix pour le major de la promotion sortante.
• Un prix pour un élève méritant originaire si possible des Landes ou d’Aquitaine.
• Un prix pour l’élève ayant le meilleur esprit Navalais.

Lettre de Mme Consiroles pour attribution de dons (novembre 1978)