Geneviève de Galard s’est éteinte le 30 mai 2024, à l’âge de 99 ans, 70 ans après son rapatriement à la suite de la chute de Diên Biên Phu. Un hommage national lui a été rendu aux Invalides, le 7 juin, veille de la Journée nationale honorant les morts d’Indochine instituée en 2005.
Chacun sans doute connait son histoire. Infirmière, reçue en 1952 au concours de convoyeuse de l’Air et Infirmières pilotes secouristes de l’Air, elle se porte volontaire pour servir en Indochine dès 1953. Piégée comme 15 000 hommes dans la cuvette de Dien Bien Phu, seule femme dans la guerre, elle va y révéler un tempérament exceptionnel auprès des soldats blessés et dans son assistance aux médecins de l’antenne chirurgicale. Armée d’une simple trousse de premiers secours, l’infirmière de 29 ans soigne et accompagne pendant soixante jours plus de 3000 soldats français blessés. Les conditions de vie y sont accablantes, les morts sont légion et les médicaments manquent. Dans l’enfer de la guerre, la jeune infirmière soigne, soulage et réconforte les mourants. Le général de Castries, commandant le camp retranché, lui remit la Légion d’honneur et la Croix de guerre, le 29 avril 1954. Après la chute de Dien Bien Phu (7 mai 1954), elle demeura auprès des blessés. A son retour, elle fut célébrée en France comme aux Etats-Unis par le président Eisenhower. En 2014, elle a été élevée à la dignité de Grand’croix.
Quand on demandait à Geneviève de Galard ce qui, dans la cuvette de Ðiện Biên Phủ, l’avait soutenue, a rapporté Sébastien Lecornu, ministre de la Défense, dans son éloge funèbre, elle répondait : « Ma foi et mon rouge à lèvres ! » Une femme française, une vraie ! Comme le mentionne un article paru dans Boulevard Voltaire, « l’ange de Ðiện Biên Phủ a rendu son âme le même jour que Jeanne d’Arc (le 30 mai). On a le droit de n’y voir qu’une coïncidence ou de penser, comme Einstein, que le hasard n’est rien d’autre que Dieu qui se promène incognito
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Hommage à cette grande Dame, magnifique infirmière militaire !