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ELOGE DE PIERRE COULANGES (Bx54) A L’ACADEMIE DES SCIENCES D’OUTRE-MER
Article mis en ligne le 9 septembre 2024
dernière modification le 16 décembre 2024

Membre correspondant de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer (4ème section : Sciences physiques, naturelles, biologiques et leur application), Pierre COULANGES (Bx 1954) qui nous a quitté le 17 mai, a fait l’objet d’un Éloge prononcé en séance de l’Académie des Sciences d’Outre-mer par son Secrétaire perpétuel, Monsieur Dominique BARJOT, dont voici les termes.

« Chères Consœurs, Chers Confrères, Chers Amis,

J’ai l’immense tristesse de vous faire part du décès de notre Confrère et ami Pierre Coulanges.

Membre correspondant de la 4e section de l’ASOM, le Docteur Pierre Coulanges, ancien directeur de l’Institut Pasteur de Madagascar nous a quittés le 17 mai 2024, à l’âge de 88 ans, des suites d’une longue maladie. Médecin biologiste-anatomo-pathologiste de renom, il est décédé à son domicile de Fontaine Basse à Gordes, dans le département du Vaucluse. Il était né à Bollène le 14 août 1935. Après des études secondaires à Bordeaux, ce fils de marin souhaitait suivre la voie d’un père illustre ayant fait le tour du monde sur la Jeanne d’Arc, le débarquement de Narvik avant de prendre part à l’Odyssée du croiseur Émile Bertin sur lequel l’or de la Banque de France avait été embarqué en 1940.
Il opta très tôt pour la médecine, dont il suivit, de 1952 à 1959, le cursus complet à l’École principale du service de santé de la Marine et des Troupes de Marine ainsi qu’à la faculté de médecine de Bordeaux. Il rejoignit ensuite l’École d’application du service de santé de Troupes de Marine du Pharo, où il poursuivit sa formation en 1959-1960. Nommé ensuite, d’août 1960 à août 1962, en tant que Médecin-chef A.M.A. du cercle de Nioro au Sahel et Yelimané, en République du Mali, il fut évacué le 4 de ce même mois à Bamako, puis Dakar pour cause de coma avec déshydratation et insuffisance surrénale aiguë. Il resta hospitalisé quatre mois durant, avant de prendre les fonctions de médecin chef du dispensaire des fonctionnaires à Dakar. En mars 1953, il rejoignit Paris.
L’appel de l’outre-mer se faisait sentir avec force. De novembre 1960 à février 1963, il exerça en tant que médecin chef de l’Archipel des Kerguelen-Terres australes et antarctiques françaises, de novembre 1963 à février 1965. Revenu en métropole en tant que médecin chef du Dispensaire familial Armée de terre de Toulon, chercheur au laboratoire d’Anatomie Pathologique du Pharo- Marseille, puis à l’Institut Pasteur de Paris, de 1965 à 1968, il prit, en septembre de cette même année, les fonctions de Chef du laboratoire de biologie avant de rejoindre l’Institut Pasteur de Dakar. Il n’y resta que quelques mois, d’août à novembre, parce que rapatrié sanitaire pour cause de tuberculose rénale. Hospitalisé puis en congé longue durée un an durant, il accéda, en novembre 1971, aux fonctions de Médecin chef au laboratoire des Armées de Rochefort – sur – mer.
En août 1973, il fut nommé sous-directeur de l’Institut Pasteur de Madagascar, fonctions qu’il exerçait encore en mars 1983, lors de son élection en tant que correspondant de la 4e section de notre Académie. Partageant sa vie entre Madagascar et Gordes, puis établi à demeure dans cette dernière ville, il laisse une œuvre scientifique remarquable : sa bibliographie comptait, en 1983, 120 titres. Membre de nombreuses sociétés scientifiques (Académie Malgache, Société internationale de standardisation biologique, Société de Pathologie exotique, Société française de microbiologie, Société des épidémiologistes de langue française), il prit part à de nombreux congrès scientifiques internationaux en France et à l’étranger (Utrecht, Ile Maurice, Brazzaville), exerçant de multiples responsabilités (lutte contre la peste bilharziose à Madagascar par exemple) et intervenant régulièrement comme expert de l’OMS.
Il était Chevalier de l’Ordre nationale du Mérite et de l’Ordre national malgache ainsi que médaillé de bronze du Service de santé des Armées pour sa contribution scientifique.
Sa disparition laissera un grand vide.
Bien confraternellement ».


Pierre Coulanges, médecin biologiste.