Dans le cadre de la mission EUMAM (European Union Military Assistance Mission) qui témoigne du soutien des Européens envers l’Ukraine, 2000 soldats ukrainiens de la brigade « Anne de Kyiv » sont arrivés fin septembre 2024 dans un camp militaire de l’est de la France. Il s’agissait de les former pendant 9 semaines au combat interarmes, dans un environnement réaliste proche de celui qu’ils vont connaitre au front.
Corollaire de cette formation, un volet sauvetage au combat a été organisé qui a concerné 22 soignants ukrainiens de la brigade « Anne de Kyiv », appelés MEDICS, et des personnels du Service de santé des armées (SSA) pour partager leur savoir-faire en matière de soutien médical La première partie de ce volet cherchait à expliquer l’organisation d’une chaine médicale en opérations extérieures au sein du SSA. La seconde partie visait à les sensibiliser à la prise en charge des blessés. Ainsi, ces médecins, déjà aguerris pour certains, ont assisté à une présentation dynamique d’une prise en charge de blessés en zone de combat avec leur évacuation par un VAB SAN sous le feu, et à l’organisation d’une chaîne médicale au sein d’une brigade.
Ces rencontres ont aussi été l’occasion pour les soignants militaires français de profiter du retour d’expérience de leurs homologues ukrainiens, notamment sur le principe de différenciation du flux de blessés (exemple : le flux d’évacuation des blessés respiratoires atteints par exemple de grippe doit être différencié pour éviter d’encombrer le circuit des blessés de guerre). Le SSA avait conceptualisé, en 2019-2020, ce principe de différenciation du flux que la réalité du conflit ukrainien a confirmé.
Les soldats ukrainiens ont été particulièrement intéressés par le concept de mobilité des antennes chirurgicales en zone de combat du SSA. Les structures médicales ukrainiennes se réfugient dans des bunkers ou des tunnels pour se protéger. Ils sont toutefois conscients que lors des phases offensives, il faut être en mesure d’avoir des capacités médicales plus mobiles, d’où leur intérêt pour l’antenne de réanimation et de chirurgie de sauvetage.
La brigade recevra prochainement trois véhicules VAB SAN ainsi qu’un kit individuel de sauvetage pour chaque personnel. Ce kit est composé d’une trousse, d’un garrot-tourniquet et de deux pansements compressifs manipulables par tout soldat pour lutter contre une hémorragie massive.