
Maladie infectieuse due à un arbovirus, le Chikungunya se transmet par la piqûre de moustiques du genre Aedes, en particulier Aedes aegypti et Aedes albopictus, également connu sous le nom de moustique tigre.
La Réunion est en situation épidémique depuis le 13 janvier 2025, à la suite d’une reprise de la circulation du virus constatée depuis le 23 août 2024, favorisée par l’augmentation naturelle de la densité de moustiques durant l’été austral et par la baisse de l’immunité au sein de la population réunionnaise. Depuis le début de l’année 2025, ce sont près de 53 750 cas confirmés biologiquement de Chikungunya autochtones qui ont été signalés sur l’île avec un maximum à plus de 7 500 cas confirmés identifiés en une semaine fin mars 2025 à l’acmé de l’épidémie. Les autorités sanitaires estiment que 200 000 personnes auraient été touchées. Actuellement, en juin 2025, l’épidémie est de faible intensité mais des cas sont encore confirmés biologiquement sur toutes les communes de l’île.
L’impact des hospitalisations et des cas graves a été observé chez les personnes fragiles, les nourrissons, les personnes âgées, les personnes ayant des pathologies chroniques et les femmes enceintes chez qui la maladie peut être grave. Le nombre de décès s’élève à un peu plus d’une vingtaine et concernent tous des personnes âgées de 68 à 95 ans porteuses de comorbidités.
Dans ce contexte épidémique, une campagne de vaccination a démarré à La Réunion le 7 avril 2025 pour les personnes les plus à risque conformément aux recommandations de la HAS. Elle a fait appel au vaccin Ixchiq, vaccin vivant atténué administré en une dose, premier vaccin disposant d’une AMM pour la prévention de la maladie causée par le virus du Chikungunya, indiqué chez les personnes âgées de 12 ans et plus. Cette vaccination a été enrayée par le signalement d’une petite vingtaine d’effets secondaires graves liés au vaccin concernant des personnes âgées d’au moins 62 ans dont le décès d’un octogénaire ayant développé une encéphalite. Ceci a conduit à l’exclusion de la vaccination des personnes de plus de 65 ans atteints de pathologies risquant des complications du Chikungunya qui constituaient pourtant initialement la cible prioritaire de cette campagne et a finalement abouti à ce que seulement un petit nombre d’individus ont finalement été vaccinés (4500 personnes de plus de 65 ans et 1500 autres adultes), donc à un « effondrement majeur » de la campagne de vaccination !
Après le signalement le 26 mars 2025 du premier cas autochtone de Chikungunya à Mayotte, on a observé une intensification du nombre de cas autochtones traduisant une transmission intense et généralisée du virus sur l’ensemble du territoire qui a conduit l’ARS à déclencher le 16 mai la phase 3 du « plan Orsec arboviroses » d’autant qu’une faible partie de la population est immunisée et qu’existent de « multiples facteurs favorisant la prolifération de moustiques vecteurs de la maladie dans un environnement post-cyclonique ». De mars à fin mai, près de 600 cas ont été enregistrés à Mayotte. Une campagne de vaccination ciblée sur les personnes de 18 à 64 ans présentant au moins une comorbidité, est lancée depuis la fin mai, mais, comme à La Réunion, on craint d’assister à un échec de celle-ci.
Au niveau de l’Hexagone, le nombre de cas importés est significatif, de l’ordre de 500 cas ; récemment, 11 cas ont été signalés en provenance de Madagascar où la circulation du virus n’a jamais encore été signalée !
Fait nouveau, un premier cas autochtone vient d’être notifié par l’ARS dans l’Hexagone le 13 juin 2025 chez une personne résidant sur la commune de La Crau, dans le département du Var à proximité de Toulon, et n’ayant pas quitté la métropole…
