Pour intensifier la lutte contre les maladies oculaires tropicales et le trachome en particulier, "l’Institut du trachome de l’ AOF" est provisoirement installé à Dakar après la deuxième guerre mondiale. Le 1° janvier 1953, il est implanté à Bamako et prend le nom d’ I.O.T.A. (Institut d’ophtalmologie tropicale appliquée, rapidement appelé institut d’ophtalmologie tropicale d’Afrique).
Destiné au début à lutter contre le trachome au Soudan, il voit ses compétences s’élargir vers les autres affections cécitantes et surtout vers les autres états de la région. Les affections intéressées sont celles présentant un problème de santé publique. La polyvalence de l’établissement le rapproche tout naturellement du SGHMP au début, puis de l’OCCGE ensuite. La direction est assurée au début par Robineau*.
Le rôle de l’IOTA est quadruple :
– Effectuer les expertises et missions opérationnelles à la demande des Etats membres,
– Former en ophtalmologie les étudiants en médecine de l’école de Bamako, des médecins et les infirmiers que lui adressent ces Etats,
– Assurer la recherche clinique fondamentale et l’étude de la pratique clinique des maladies oculaires (l’IOTA deviendra centre collaborateur OMS en 1979 après le retour des médecins militaires issus du Corps),
– Assurer le dépistage et le traitement des malades du Mali et des Etats limitrophes qui lui sont adressés.
Les affections traitées varient en fonction du temps, trachome, onchocercose essentiellement au début, puis cataractes, glaucome, et toutes les affections cécitantes, notamment lèpre.
En 1978, avec le support essentiel de l’Organisation de la cécité (OPC), fut mis au point un programme global de soins de santé oculaire au niveau du Mali (opération YELLEN) qui assurait la formation sur trois ans des ophtalmologistes et I.S.O. nécessaires, l’équipement complet, dans chaque hôpital régional, d’ un service moderne d’ophtalmologie, la mise en place, au niveau de chaque région, d’équipes mobiles qui sillonnaient toutes les pistes pour dépister les trachomes, les cataractes, etc…
L’IOTA a connu, à partir de cette époque, un développement considérable, formant une dizaine d’ophtalmologistes et une vingtaine d’ infirmiers spécialisés en ophtalmologie par an au profit des Etats, et assurant une recherche mondialement reconnue.