Bandeau
ASNOM
Mari transve mare, hominibus semper prodesse

Site de l’Association Amicale Santé Navale et d’Outre Mer (ASNOM)

LE "MÉDECIN DE BROUSSE"
Article mis en ligne le 12 janvier 2024
dernière modification le 19 février 2024

Puissance coloniale, la France a eu le souci d’améliorer la santé des populations d’outre-mer, condition essentielle à leur sortie du sous-développement. Cet objectif a été réalisé grâce à l’intervention du Corps de santé des troupes coloniales, pendant trois quarts de siècle.

Le premier poste du médecin colonial (et souvent le second) est toujours un poste dit "de brousse" où il va exercer une médecine polyvalente dans des conditions difficiles d’isolement professionnel.

Les conditions de vie sont nouvelles et terriblement précaires au début du siècle. Le célibat, fortement recommandé à cette époque, n’est plus de mise dès lors qu’un confort, même très relatif, apparaît. A partir de la Seconde Guerre mondiale, une vie familiale devient possible, voire souhaitable.

La nature de son activité professionnelle dépend de son affectation : nommé dans un poste d’assistance médicale, son métier sera différent de celui qui, en Afrique noire, dirige une équipe d’hygiène mobile. Une constante : il trouve partout une équipe d’auxiliaires autochtones dont le concours lui sera indispensable.

Le bilan de l’activité de ces médecins est largement positif : ils ont su mettre en pratique les méthodes les plus efficaces pour améliorer la santé des populations locales.

LES CONDITIONS DE VIE

Après la courte étape, officielle et protocolaire, au chef-lieu du territoire où lui est notifiée son affectation, l’aventure commence avec la découverte de la brousse aux visages différents, de la forêt au désert, en passant par la savane et le sahel. Le médecin rejoint son poste au hasard des moyens de locomotion locaux : le cheval, le petit train à escarbilles, la pirogue, le chameau ou le camion...

Voyage par chemin de fer sur Congo Océan (1932)

Le premier contact avec le premier poste reste toujours riche d’émotions.

Sous toutes les latitudes, le témoignage est identique :

Arrivée en pays Thaï, au nord du Tonkin, en 1935 : "Le premier sentiment était celui… d’un mystère à découvrir". Il faut, pour le mieux comprendre, savoir qu’à l’époque, le jeune voyageur y arrive seul, à cheval, avec son mince bagage fixé sur des bâts et qu’il vient pour un séjour de deux années, loin du monde auquel il appartient.

Au nord du Soudan, vers Tombouctou, à la même époque : "Le désert est silencieux, sans mouvement, sans odeurs, immuable. Sa ligne d’horizon ne change jamais. Sa vue est éternelle, spectacle écrasant que très vite la lumière rendra merveilleux".

Centre médical de Mitzic Gabon 1962

Parvenu à destination, il est reçu par le "commandant de cercle" (chef du département en AEF) appellation de l’administrateur commandant d’une unité territoriale. Placé en position hors-cadre, le médecin militaire dépend donc durant son séjour de l’autorité civile pour toutes les questions d’ordre administratif : gestion de la formation sanitaire, utilisation des crédits…

Dispensaire de brousse au Nord Gabon, 1962.

Il fait la connaissance des 4 ou 5 Européens présents dans la petite ville : juge, vétérinaire, missionnaire, gendarmes, commerçants et, bien évidemment, les notables du lieu et les chefs coutumiers.

Ne nous attardons pas sur son habitation. Jusqu’en 1946, c’est une case africaine agrandie : le toit de paille au dessus, le pisé de terre crue sur les côtés, la terre battue au sol ou le béton, sans eau courante, sans électricité.

Le confort, combien apprécié, du réfrigérateur lui est fourni par un appareil à pétrole dont la mèche doit être réglée avec une précision millimétrique. Le groupe électrogène n’arrivera que vers 1948, mais pas partout, loin s’en faut, et il ne fonctionne que quelques heures en fin de journée. Le médecin s’éclaire avec la lampe à pression alimentée au pétrole. Il s’accommode de la précarité de son installation.

Chambre du médecin de brousse

La durée du séjour est de deux à trois ans ; elle atteindra sept ans pour certains pendant le Deuxième Guerre mondiale.

LA VIE FAMILIALE

Vie de famille

L’épouse du médecin, quand elle l’accompagne, est un soutien moral précieux dans la mesure où sa personnalité lui permet de s’adapter à une solitude parfois pesante au milieu d’une population dont les habitudes, les coutumes et la langue sont différentes. La proximité d’un microcosme européen hétérogène engendre le plus souvent une équipe sympathique avec une vie sociale agréable, mais quelquefois une ambiance conflictuelle, le climat pouvant engendrer un déséquilibre psychologique chez des sujets fragiles.

Dans la vie quotidienne, l’épouse veille sur l’hygiène domestique, primordiale sous ces climats : propreté générale, l’étanchéité des moustiquaires, l’entretien de la literie vite souillée par la transpiration, enfin et surtout l’hygiène de l’alimentation et de l’eau. Celle-ci, quelle que soit sa provenance, doit être filtrée et javellisée. En saison sèche, au sahel, il faut humidifier l’air en suspendant devant les berceaux des jeunes enfants un linge humide à travers lequel un courant d’air est entretenu afin d’éviter la déshydratation. Malgré ces précautions, nombreux sont les enfants européens qui ne verront jamais la France.

Certaines épouses accompagnent leur mari pendant les tournées qui durent, dans certains cas, 200 à 250 jours par an et ces déplacements, dans les années 1930, se font dans des conditions très inconfortables.

Malgré toutes les précautions, le paludisme n’est pas exceptionnel, les syndromes diarrhéiques et parfois dysentériques sont fréquents et des interruptions de grossesse peuvent survenir. La présence d’une épouse a souvent évité que la dépression et l’isolement ne poussent insensiblement l’homme vers l’alcool ou autres dépravations .

Premiers enfants blancs dans ce village (1953)

L’ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE

Dans les premiers temps, tous les postes sont polyvalents, semi-sédentaires, sous toutes les latitudes. Puis une spécialisation apparaît, orientée vers les grandes endémies, en Afrique seulement.

En AEF, dès 1917, deux types d’affectations sont attribués au nouvel arrivant :

 L’assistance médicale, c’est à dire un poste sanitaire fixe, dans une circonscription territoriale, emploi sédentaire ou semi-sédentaire.

 Le service des grandes endémies destiné, au début, à lutter contre la maladie du sommeil. Le travail est itinérant, au fil des tournées de prospection et de vaccination.

En AOF, on ne retrouve le même schéma qu’à partir du milieu des années 30 mais son développement est très rapide.

Dès 1944, les équipes se multiplient et, au sein du SGHMP, s’attaquent aussi à la lutte contre d’autres grandes endémies régnantes, lèpre, onchocercose, tréponématoses, paludisme, goitre endémique, malnutritions…

Les conditions de cette activité professionnelle ont considérablement évolué avec les progrès des moyens de communication, d’évacuation, de transport et les progrès scientifiques.

LE MÉDECIN DE L’ASSISTANCE MÉDICALE

Assistance médicale indigène au début (A.M.I.) puis assistance médicale autochtone (A.M.A.).

Placé sous l’autorité du directeur du service de santé du territoire ou de la colonie résidant dans la capitale, le médecin prend immédiatement la direction du centre médical et des infrastructures de sa circonscription. Il fera alors la connaissance de son équipe :

 Un ou deux "médecins auxiliaires", formés par l’école de médecine.
 Des assistants sanitaires : infirmiers civils diplômés ou rarement militaires hors-cadre.
 Des infirmiers titulaires d’un diplôme local, le plus souvent dévoués et compétents.
 Une sage-femme, titulaire du diplôme local.
 Des aides infirmiers, des manœuvres et des chauffeurs.

Personnel d’un petit hôpital de brousse

Le centre médical comprend généralement :

 Un dispensaire avec salle de consultation, salle de pansements, pharmacie, "laboratoire".
 Une ou deux salles communes d’hospitalisation.
 Une salle d’opération, c’est à dire un local fermé, maintenu dans un état de propreté maximale en fonction des possibilités ; une salle de stérilisation lui est accolée.
 Une maternité, qu’il faudra parfois construire.

Le médecin dispose d’un véhicule tous terrains. Auparavant, à défaut de cheval ou de dromadaire, c’était "le pied la route" ou le palanquin en Asie, tipoye en Afrique, filanzana à Madagascar, moyen de transport de tout chef coutumier. Le médecin, jeune et bon marcheur, ne l’utilise que lorsque des nécessités de prestige l’exigent.

Face aux responsabilités qu’il endosse, grâce à son stage de spécialisation tropicale au Pharo, il doit être polyvalent :

 Omnipraticien, sa présence au dispensaire est essentielle dès les premières heures de la matinée. En effet, une centaine de patients sont déjà là et l’attendent. Un tri est confié à l’infirmier le plus expérimenté. Lui, examine les cas les plus sérieux, les plus graves, les diagnostics indéterminés.

Piste en forêt équatoriale

 Dans les circonscriptions qu’une équipe mobile ne couvre pas, il quitte périodiquement le chef-lieu pour ouvrir une consultation dans les villages les plus importants du cercle. Il s’agit des tournées qui, régulièrement organisées, permettent de contrôler le travail de l’infirmier affecté à ce poste sanitaire, de le réapprovisionner en médicaments, de régler les problèmes d’intendance, d’examiner les malades que l’infirmier a choisis…

 Médecin traitant, il soigne tous les malades hospitalisés, se tenant au courant des procédés thérapeutiques traditionnels, utilisant au mieux les moyens dont il dispose, apportant surtout le contact humain et le réconfort.

 Biologiste, il contrôle au microscope les examens auxquels ses collaborateurs ont été formés (grandes endémies) et exécute ceux qui relèvent de sa compétence particulière (hématologie, parasitologie).

 Chirurgien, il traite les urgences. A l’école d’application du Pharo, il a appris les gestes simples de réduction et immobilisation des fractures, incisions, ligatures, extractions dentaires et ceux plus élaborés d’amputations, césarienne, trachéotomie, cure de hernie étranglée… Les progrès dans les possibilités d’évacuation ont permis, après 1950, à ceux qui n’avaient pas le "tempérament chirurgical" d’évacuer leurs malades vers des centres mieux équipés.

 Accoucheur et pédiatre, il est appelé en cas d’accouchement difficile, éventualité fréquente compte tenu de la fécondité féminine africaine.

 Médecin légiste d’occasion, il peut être requis par la justice pour des autopsies laissant généralement de mauvais souvenirs.

 En l’absence de vétérinaire, il contrôle les denrées alimentaires et surtout les viandes.

 Administrateur, il exécute son budget, surveille l’entretien des bâtiments, établit des rapports périodiques médicaux et financiers, note le personnel auxiliaire.

 Sentinelle épidémiologique, il donnera l’alerte si, brusquement, la morbidité et la mortalité augmentent.

 Enfin, inséré dans la collectivité, il peut arriver qu’il participe ou même qu’il initie des activités de type social : création d’un club de sports, d’une bibliothèque…

 Et si, un jour, le confrère d’une circonscription voisine passe chez lui, alors, pendant des heures, ils pourront parler de leur métier, de leurs cas difficiles, de leurs échecs et de leurs réussites.

LE MÉDECIN DE L’ÉQUIPE D’HYGIÈNE MOBILE

Les premières formalités, à son arrivée dans le poste ne sont pas différentes de celles accomplies par le médecin de l’A.M.I. : présentation de l’équipe, visites aux personnalités du lieu, visite à son collègue de l’A.M.I. car, le plus souvent, surtout après 1946, les deux formations médicales ont leur centre dans la même bourgade.

Avant de rejoindre son poste, il a suivi plusieurs stages : à Bobo-Dioulasso, au centre Muraz pour l’organisation générale des tournées de prospection, à Bamako à l’I.O.T.A. , pour l’ophtalmologie tropicale et le trachome et à l’institut Marchoux pour la léprologie.

Son travail est différent de celui d’A.M.I.. Son rayon d’action est beaucoup plus grand. Le territoire est divisé en secteurs et un secteur peut représenter l’équivalent de plusieurs (jusqu’à dix) départements français. La population de ce secteur doit recevoir sa visite au moins une fois par an. Les jeunes médecins coloniaux sont toujours chefs de secteur, appliquant les consignes reçues du centre Muraz.

Rien n’est à improviser au départ. Le secteur en est, par exemple, à la deuxième année d’un plan de vaccination de trois ans contre la variole, à la quatrième année d’un plan de vaccination de dix ans contre la fièvre jaune… Les dépistages dans les villages se font canton par canton, selon un plan pré-établi.

Tournée en brousse (Guinée 1943)

Les méthodes de travail sont celles de Jamot*, codifiées par des "notes techniques" détaillées dont l’application reste de la responsabilité de chacun. Il faut s’adapter sans hésitations et sans retards aux contraintes infiniment variées de ce vaste continent. Ayant programmé ces visites, le médecin doit contacter le commandant de cercle qui seul peut les officialiser et les faire annoncer par son administration.

Les tournées durent deux à trois semaines par mois. La première semaine du mois, après la distribution de la solde, est consacrée par les infirmiers à un repos mérité, pendant que s’impose l’achat de mil, de poisson et d’épices pour nourrir leur famille. Puis tous partent jusqu’à la fin du mois, travaillant, sans interruption et sans dimanches, du lever du soleil jusqu’au départ du dernier consultant.

Une petite équipe, dite de propagande, prépare l’arrivée de l’équipe de prospection. Il faut expliquer aux populations ce que l’on cherche, dans quel but on vient les déranger, pourquoi il est nécessaire de visiter tout le monde, ce qu’il faut préparer pour recevoir l’équipe.
Les gens du village viendront, famille par famille, le père en tête, puis ses épouses, dans l’ordre, avec leurs enfants...

Le départ de l’équipe mobile a lieu dans l’air frais et léger du petit matin. Il faut voir l’invraisemblable chargement de ces camions : caisses de médicaments, cantines d’archives où l’on range les cahiers de recensement et les listes de malades à contrôler, caisses-popotes, avec les sacs de riz et les oignons, les caisses pour la consultation foraine et les infirmiers assis sur le tout.

Dès l’arrivée dans un village, le matériel est installé à l’endroit désigné par le chef de village, sous les hangars préparés. Un isoloir permet d’examiner les uns après les autres tous les membres de la famille qui se présentent. La recherche porte sur les ganglions de la maladie du sommeil, les taches de lèpre, les kystes de la cécité des rivières et ainsi de suite. Plus loin on prépare et on administre les vaccins contre la variole et la fièvre jaune. Comme il est impossible de passer dans un village sans soigner les malades, il y a donc une consultation dite foraine sur la place du village, où plaies et bosses sont traitées. Si un grand malade est rencontré, il est emmené avec l’équipe pour être traité au chef-lieu.

Équipe de prospection à Gaoua (1932)

Et la journée passe. "Un trypanosome !" crie un microscopiste. Chacun vient vérifier. Il faut alors procéder à une ponction lombaire, compter les cellules, expliquer à la famille que l’équipe doit emmener le malade au secteur pour les soins, qu’il sera nourri, que tout sera gratuit mais qu’il serait bon qu’une mère, une épouse ou une soeur l’accompagne pour s’en occuper personnellement.

Après ces activités, le médecin prend son fusil et va chercher le déjeuner, pintades ou perdreaux, pour changer du poulet habituel. La caisse popote fait le reste. Une vieille caisse à médicaments en bois blanc, contient des pommes de terre, de l’huile d’arachide, du sel, du sucre et du café, du pétrole pour le réchaud primus et pour la lampe, du savon, c’est à peu près tout...
Les infirmiers se débrouillent auprès des villageois.

En plus du dépistage des lépreux, des sommeilleux et des porteurs de kystes onchocerquiens, de l’administration généralisée de médicaments en vue de l’éradication du pian, de la vaccination de la population contre la variole, la fièvre jaune, plus tard la tuberculose, la diphtérie, le tétanos, le médecin doit aussi organiser les traitements des malades fraîchement dépistés.

Les sommeilleux sont ramenés et traités au chef lieu du secteur, à l’hypnoserie.

Les lépreux restent dans leur village ; chaque semaine ils auront la visite d’un auxiliaire à bicyclette qui apporte leur médicament, en contrôle la prise, et celà pendant plusieurs années.

Arrivée d’une équipe sanitaire (Haute-Volta)

Inévitablement, le médecin et sa famille paient contribution aux maladies locales, malgré toutes les précautions. Les affres du paludisme ou de la dysenterie amibienne n’épargnent personne. Pour ces infatigables marcheurs, il y a aussi les "craw-craw". "Cela fait deux ou trois semaines que j’ai plusieurs plaies aux jambes, au dessus des chevilles. Elles ressemblent à de petits ulcères, ont tendance à creuser en profondeur et sont rebelles à toute thérapeutique (…) C’est très désagréable" écrit l’un d’eux.

De fait, le journal "La Clinique" dans sa parution du 12 mai 1911 publie un article sur la mortalité dans le Corps de santé colonial. Du 1/1/1907 au 31/12/1910 (4 ans), 32 médecins ou pharmaciens de ce Corps d’environ 500 membres ont succombé alors qu’ils étaient en activité de service, donc âgés de 25 à 55 ans, soit aux colonies, soit pendant la traversée du retour, soit pendant leur congé en France. Ils sont emportés soit par des maladies tropicales, soit par des affections qui, chez eux, ont eu des évolutions inhabituellement fatales. Chacun peut se rendre compte de l’énormité de ce chiffre.

Il faut aussi garder le moral et se défier du découragement, du "cafard", de l’irascibilité, de l’euphorie temporaire qu’apporte le cognac-soda et de bien d’autres tentations.

Mais les satisfactions aussi sont nombreuses. L’amélioration de l’état de santé des populations est assez rapide pour être perçu d’une année à l’autre. La baisse de la mortalité infantile, la régression des épidémies en sont les indicateurs objectifs. Et, au delà des chiffres, la reconnaissance exprimée par ceux qui ont échappé, avec l’aide des médicaments, à l’issue habituelle de ces maladies qu’ils savent mortelles.

LA CONCLUSION

A la lumière du résultat de l’action de ces médecins de brousse, on ne peut s’empêcher de penser que la seule action qui vaille, dans de telles situations, est celle qui se déroule dans la continuité, à l’aide d’un personnel interchangeable. Une politique de santé efficace s’exerce sur la totalité d’un territoire et pendant des dizaines et des dizaines d’années.

Certes, la bonne volonté est admirable, mais toute amélioration de la santé publique n’est qu’un état éphémère et réversible si les efforts mis en oeuvre sont interrompus ou incohérents. La médecine de brousse de l’ère coloniale reste l’exemple de ce qu’il fallait faire en Afrique noire, à cette époque.

Passage du N’TEM au Nord Gabon